Les fractures
G�n�ralit�s
Les fractures sont en g�n�ral caus�es par des traumatismes (chutes, chocs), elles sont exceptionnellement caus�es par des exc�s sportifs et des tumeurs b�nignes ou malignes.
Certaines fractures peuvent s'accompagner de saignements importants pas toujours visibles, c'est le cas des fractures du f�mur par exemple. L'arr�t de l'h�morragie devient alors prioritaire par rapport � la fracture.
D'autres fractures peuvent s'ext�rioriser, on parle de fractures ouvertes.
Les complications de fractures n�glig�es sont une arthrose qui va se d�velopper rapidement, des d�saxations fixes avec le m�me risque et une g�ne fonctionnelle, et des pseudarthroses, c'est � dire des foyers de fracture qui vont se comporter comme des articulations.
On va donc traiter de ces diff�rents types de fractures avant d'�voquer les fractures les plus courantes, topographie par topographie.
Les fractures simples post-traumatiques
Ce sont les fractures qui font suite � un accident violent. Une fracture peut arriver apr�s un choc direct sur l'os � l'endroit de la fracture, ou apr�s une torsion importante � distance du foyer de la fracture. Dans la tr�s grande majorit� des cas, la personne souffre et a beaucoup de mal � mobiliser le membre touch�. La d�formation est tr�s inconstante. Un h�matome appara�t souvent le jour m�me ou le lendemain.
Les pr�cautions �l�mentaires sont d'�viter de mobiliser la zone du corps suspect�e de fracture et de voir un m�decin. Le risque principal est, outre la douleur, de d�placer encore plus les fragments osseux et de compliquer la prise en charge par une fracture ouverte ou une intervention chirurgicale complexe.
Les fractures spontan�es
Ce sont des fractures qui se d�clenchent sans l'intervention d'un choc ou d'une torsion. Les principales causes sont les tumeurs ou l'ost�oporose. Certaines maladies g�n�tiques comme la maladie des os de verre peuvent aussi �tre en �tre responsables (moyennant des chocs minimes)
C'est parfois dans un bilan de douleurs que l'on tombe � la radiographie sur une image de fracture.
Les fractures de fatigue
Les fractures de fatigue apparaissent au cours d'efforts tr�s prolong�s associ�s � des micro-traumatismes r�p�titifs. Ces fractures semblent �tre favoris�es par le manque d'oxyg�ne et l'acidit� r�sultante au niveau des tissus osseux. L'exc�s d'entra�nement peut engendrer des carences alimentaires qui sont un facteur de risque suppl�mentaire. Ces fractures sont souvent pr�c�d�es de fissurations plus discr�tes mais d�j� douloureuses.
Les fractures engageant le pronostic vital
Les fractures touchant de gros os comme le f�mur, sont susceptibles d'engendrer des pertes de sang de l'ordre de plusieurs litres. Ce sang ne sera pas visible car il restera s�questr� dan la cuisse. Le risque est donc un �tat de choc qui justifie la mise sous perfusion. Seule la r�duction de la facture peut arr�ter l'h�morragie. Les fractures de c�tes sont susceptibles d'engendrer des blessures des poumons par embrochage et des probl�mes respiratoires s�v�res. Les fractures vert�brales peuvent entra�ner des compressions m�dullaires et donc des paralysies. Les fractures de cr�ne peuvent s'accompagner d'h�morragies c�r�brales et de comas parfois gravissimes, mais aussi de br�ches m�ning�es avec risque de m�ningite.
Les fractures des os du nez ou de la face peuvent aussi s'accompagner de br�ches m�ning�es et d'h�morragies nasales parfois dangereuses.
Les fractures ouvertes
Les fractures ouvertes sont des fractures o� l'os bris� fait effraction � travers la peau, ou encore une plaie en regard du foyer de fracture fait communiquer os bless� et contaminants ext�rieurs. La fracture ouverte fait toujours craindre une infection de l'os. L'os a la particularit� de gu�rir tr�s mal des infections et d'exiger des traitements antibiotiques prolong�s.
Les fractures ouvertes et les fractures avec pronostic vital engag�, justifie plus encore que les autres d'une prise en charge m�dicale urgente.
Les fractures des membres
Le membre sup�rieur
La fracture de la clavicule est une fracture fr�quente qui fait souvent suite � une chute. Elle n'est jamais tr�s grave. On voit souvent une saillie osseuse ou une bosse en regard du foyer de fracture. La clavicule parait parfois raccourcie. Le point de rupture est tr�s douloureux. On op�re exceptionnellement, on r�duit la fracture et on la consolide par un syst�me d'anneaux qui maintient les �paules en arri�re pendant 3 semaines � 1 mois et demi.
Les fractures de l'�paule. Ce sont souvent des fractures plus complexes dont certaines, rares, peuvent aller jusqu'� la pose d'une proth�se. Il faut retenir que c'est une �paule douloureuse d�form�e, qui peut s'accompagner d'une compression des nerfs et art�res qui passent � proximit�. L� encore, il faut se d�p�cher. Le diagnostic diff�rentiel est la luxation de l'�paule. Les suites en sont plus rapides mais les risques de compression sont les m�mes.
Les fractures de la diaphyse hum�rale, c'est � dire de la partie interm�diaire, non articulaire du bras. Il y a la douleur, la d�formation ou la rotation du bras. L� encore il faut craindre une compression vasculaire ou nerveuse. On v�rifie la pr�sence du pouls au poignet et l'absence de fourmillements ou de paralysie sur ce membre. Il y a rarement intervention. On r�duit la fracture et on bloque le bras.
Les fractures du coude. Il s'agit l� encore de diff�rentes fractures possibles plus ou moins complexes. Il peut y avoir toutes les d�formations possibles, qui font �voquer la fracture. Dans les cas incertains, sans d�formation ni douleur intense, on teste doucement les mouvements du coude. La personne doit pouvoir fl�chir et �tendre le bras sur l'avant, elle doit pouvoir aussi faire tourner la main sur elle-m�me, c'est � dire la mettre en position de pronation (prendre un objet sur une table) puis de supination (position de supplication, de qu�te). Il faut savoir que certaines fractures du coude (ol�crane) peuvent se d�placer secondairement, donc attention, m�me si tout semble bien aller, au moindre doute, ayez le m�decin facile.
Les fractures des avants bras. Elles touchent souvent le radius et le cubitus, donc les deux os simultan�ment. C'est des chocs directs. A moyen terme, dans la consolidation, on voit souvent des cals vicieux ou des pseudarthroses qui correspondent � des d�fauts de cicatrisation. En outre, les consolidations sont longues (3 mois). A noter les formes particuli�res chez l'enfant, dites "en bois vert", ou en "motte de beurre". Dans le premier cas, l'os est plus tordu que fractur�, il y a seulement une angulation, il s'agit de fractures diaphysaires (partie longue de l'os).. Dans le second cas, l'os est tass� sur lui-m�me dans son axe sagittal, il s'agit de fractures tassement � proximit� du poignet le plus souvent
Les fractures du poignet. Elles sont le plus souvent dues � des chutes avec r�ception sur la paume de la main. On note surtout un �largissement du poignet, un aspect particulier en "dos de fourchette" ou parfois � l'inverse en "ventre de fourchette". Ce sont souvent des fractures de la personne �g�e du fait de l'ost�oporose.
Un cas particulier, la fracture du scapho�de. Elle fait aussi suite � une chute sur la paume de la main. Elle est parfois difficile � voir � la radiographie, et c'est souvent une douleur persistance et une radiographie faite � distance qui donnent le diagnostic. Le probl�me est que l'immobilisation doit �tre la plus pr�coce possible pour �viter les s�quelles douloureuses.
Les fractures de la main. Du fait de sa finesse, les fractures sont souvent tr�s �videntes : douleurs, d�formations, h�matomes sont autant de signes suspects qui am�nent � une radiographie.
Le membre inf�rieur
Les fractures de la hanche Ce sont le plus souvent des fractures de la personne �g�e. Elles sont alors favoris�es par l'ost�oporose. Cette fracture s'accompagne souvent d'un petit raccourcissement et d'une rotation du membre : le pied semble tomber sur le c�t�. Il y a bien s�r une douleur au niveau de l'aine.
L'op�ration consiste � mettre une proth�se en remplacement de l'articulation car, pour des raisons de vascularisation, en cas de fracture, la t�te f�morale n'est plus irrigu�e et se d�t�riore tr�s rapidement.
Les fractures de la diaphyse f�morale. On les rencontre souvent dans les accidents de la route. Le f�mur se brise par percussion de la cuisse dans le tableau de bord. Comme on l'a dit, c'est des fractures tr�s h�morragiques.
Les fractures de la rotule. Ce sont des fractures par choc direct sur la rotule. L'extension de la jambe sur la cuisse par contraction du quadriceps est difficile et incompl�te. Il faut m�me �viter de trop manoeuvrer le membre car on risque d'�largir la fracture. Parfois le doigt appuyant sur la rotule laisse une sensation de craquement. Il existe un h�matome devant la rotule.
Les fractures du genou. Ces fractures s'accompagnent parfois uniquement d'un "gros genou" apr�s le choc. L'avis m�dical et la radiographie sont donc essentiels d�s qu'un genou gonfle. Souvent le diagnostic est plus �vident du fait de blocages ou de d�formations. A noter occasionnellement des compressions vasculaires � l'arri�re du genou, l� encore, c'est un pied anormalement blanc ou froid pr�cipiter l'intervention.
Les fractures de la jambe. Ce sont des fractures diaphysaires. Elles touchent pratiquement tout le temps les deux os p�ronier et tibia, parfois un seul os associ� � une l�sion du genou ou de la cheville. Les fractures sont souvent �videntes du fait de d�formations. On y voit aussi assez r�guli�rement des fractures ouvertes. Les m�canismes des fractures sont aussi bien des chocs directs que des rotations.
Les fractures de la cheville. Ce sont souvent des m�canismes d'entorses plus ou moins graves qui am�nent les fractures de cheville. Cela va de l'arrachement osseux simple � la fracture bi-mall�olaire (les mall�oles sont les noms donn�s aux deux extr�mit�s les plus basses, articulaires des tibias et p�ron�s). Le traitement va du simple pl�tre � l'intervention avec vis.
Les fractures du pied
Le calcan�um. Cette fracture du calcan�um survient apr�s des r�ceptions violentes sur les talons. La marche est douloureuse du fait de la douleur au niveau du talon. Il existe dans les jours qui suivent, un h�matome sous la vo�te plantaire. Le diagnostic est radiologique et parfois difficile, parfois seulement visible plusieurs jours apr�s.
Ces fractures doivent �tre bien trait�es, selon leurs types, car elles laissent facilement des s�quelles douloureuses.
L'astragale C'est une fracture rare. Elle s'accompagne parfois de luxation de l'os qui sort de sa loge articulaire. On voit aussi des n�croses secondaires de cet os pour des raisons de mauvaise vascularisation.
Les m�tatarsiens et les phalanges. Ce sont des fractures fr�quentes, par �crasement, parfois ouvertes. Sauf ouverture, le traitement est relativement simple.
Les fractures du rachis
Les fractures du rachis sont les fractures qui touchent les vert�bres . Les vert�bres ont un contenu : la moelle et les nerfs qui en naissent. Donc les principaux risques en cas de fracture vert�brale sont la compression voire la section de la moelle ou de nerfs. Le r�sultat est une paralysie de la partie du corps correspondante.
Toutes les fractures vert�brales ne donnent pas des paralysies. Certaines peuvent donner la paralysie secondairement car elles sont instables et peuvent se d�placer. C'est la raison pour laquelle, d�s qu'il y a suspicion d'une fracture de la colonne vert�brale, il faut �viter de d�placer la personne. C'est le r�le des pompiers et des secouristes. Tout fracas important, toute chute d'une hauteur cons�quente est susceptible d'entra�ner une fracture du rachis. La personne �g�e peut pr�senter un tassement vert�bral avec risque de compression sur une chute de sa hauteur du fait de l'ost�oporose.
Les fractures du rachis concernent les vert�bres du cou, les vert�bres thoraciques, les vert�bres des lombes.
Les fractures du rachis cervical. Ce sont les plus graves.Sur les premi�res cervicales, elles peuvent entra�ner une mort imm�diate. Lors des accidents de la route, les atteintes de ces vert�bres sont
fr�quentes. Sauf urgence (incendie du v�hicule), il faut �viter de d�placer ces bless�s sans l'aide des pompiers. Il faut m�me enjoindre les victimes de ne pas bouger. Ces fractures sont � l'origine des t�trapl�gies.
Les fractures du rachis dorsal (thorax) Elles sont beaucoup plus rares et avec moins de cons�quence, car ces vert�bres, m�me tass�es ou fractur�es, sont stabilis�es par la pr�sence des c�tes et de la cage thoracique qui offre une unit� stabilisante. Souvent les fracas thoraciques touchent avant d'autres organes vitaux internes (poumons, aorte, coeur).
Les fractures lombaires. Ce sont de grosses vert�bres plus solides que les vert�bres cervicales. Le m�canisme de compression se fait par fracture directe mais aussi souvent par fracture luxation: les vert�bres arrachent leurs insertions et se d�placent les unes par rapport aux autres en �crasant les sorties nerveuses : au niveau lombaire, la moelle proprement dite n'est plus pr�sente, elle s'arr�te au niveau des premi�res lombaires laissant la place � ce que l'on appelle la queue de cheval qui est un faisceau de nerfs
Les cons�quences sont des paralysies des membres inf�rieurs et des sphincters (vessie, rectum)
Les fractures du bassin On n'abordera pas les fractures du cotyle associ�es aux fractures du col du f�mur et qui font donc partie des fractures de la hanche.
Les fractures du bassin font suite � des traumatismes graves (chutes et accidents de la voie publique). Les fractures sont souvent multiples, ce qui induit une instabilit� interdisant la station debout. Les personnes
doivent donc rester alit�es plusieurs semaines. Ces fractures sont
souvent associ�es � des ruptures de vessies ou d'ur�tre. Les risques sont alors la septic�mie et la r�tention aigu� d'urine.
Les fractures des c�tes Les fractures de c�tes peuvent �tre uniques ou multiples. Une fracture de c�te fait suite � un choc. Elle donne une douleur � la pression, � la toux, � l'effort, � la respiration profonde. Le risque principal est rare, c'est l'embrochage de la pl�vre, d'un poumon, du foie ou de la rate. Cela signifie difficult�s � respirer, essoufflement et parfois �tat de choc.
Lorsqu'il y a plusieurs c�tes de fractur�es, on peut observer des respirations paradoxales, c'est � dire que le volet form� par les c�tes fractur�es fonctionne � contre sens de la respiration et limite la capacit� respiratoire.
Si l'on ne fait rien sur une fracture simple, on peut �tre amen� � intervenir chirurgicalement sur l'h�morragie li�e � l'embrochage d'un organe ou sur un volet costal pour le fixer.
Les fractures de la face
La mandibule ou m�choire inf�rieure. Ces fractures font souvent suite � des coups de poings. Il faut r�cup�rer les dents perdues qui peuvent �tre r�implant�es (Dans un plastique et dans de la glace si possible).
Le sp�cialiste r�duit la fracture et parfois la fixe avec des plaques, puis stabilise l'ensemble � l'aide de fixations inter dentaires qui s'articulent avec la m�choire sup�rieure. La contention dure environ un mois et demi au r�gime pur�e.
Les fractures du nez Les fractures du nez peuvent int�resser les os propres du nez, superficiels et visibles, et les os plus profonds.
Les os propres fractur�s engendrent essentiellement des pr�judices esth�tiques et des obstructions chroniques de narines. Lors du choc, elles s'accompagnent de saignements visibles. Le traitement de ce saignement consiste en : ne pas s'allonger, bien se moucher pour ext�rioriser les caillots, et appliquer pendant 20 minutes de la glace sur la narine qui saigne, en appuyant avec insistance.
Les os plus profonds comme la lame de l'ethmo�de ou l'ethmo�de lui-m�me peuvent aussi �tre fractur�s. On entre alors dans le cadre de traumatismes faciaux violents et complexes. C'est le fruit d'accidents de la route essentiellement. L� les h�morragies internes peuvent �tre moins visibles ou masqu�es par des saignements mineurs, et engendrer des �tats de chocs s�rieux, le sang n'apparaissant pas car �tant d�glutit. Plus tardivement, une fracture pass�e inaper�ue, peut se r�v�ler par une m�ningite.
Les fractures de l'orbite. Elles se manifestent pas un strabisme ou une difficult� � mobiliser un oeil. L'oeil ou un de ses muscles peut avoir �t� embroch�. Le risque de m�ningite existe �galement, ainsi que les risques d'infection de l oeil.
Les fractures du rocher. Le rocher est l'os sur lequel s'ins�re l'oreille et tout le syst�me auditif. Le nerf facial y passe. Sa fracture peut engendrer un saignement du tympan, une surdit�, une paralysie faciale, mais aussi une m�ningite ou une h�morragie c�r�brale. Il y a souvent une perte de connaissance initiale.
Les fractures des autres os du cr�ne. Toutes ces fractures engendrent une perte de connaissance initiale. Selon la gravit�, il y aura coma ou r�cup�ration puis � nouveau coma (intervalle libre), ou r�cup�ration
totale. L'examen clinique donne une id�e des l�sions associ�es au niveau du cortex c�r�bral. Le scanner et l'�lectroenc�phalogramme confirment et donnent la marche � suivre, mais on sort du domaine de la fracture. (Ce
chapitre est trait� dans "les traumatismes avec perte de connaissance").
Pour la face et le cr�ne, la majeure partie entre dans le cadre d'urgences sur des polytraumatis�s, et la seule attitude raisonnable est d'appeler les secours (le 15 en France), et de rester sur place en les attendant.
©1999-2008 SevenMice SARL - Les informations
présentes sur ce site ainsi que les illustrations sont soumises
aux lois sur la propriété intellectuelle
Toute reproduction totale ou partielle des informations de ce site ne peut
se faire sans accord préalable des auteurs.
|
|
|
|