Conjonctivite

 

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CONJONCTIVITES ET KERATO-CONJONCTIVITES


Le terme de conjonctivite d�finit dans le langage commun une inflammation de l�oeil. D�un point de vue m�dical, la conjonctivite d�finie l�inflammation d�une membrane pr�sente sous les paupi�res et sur la corn�e. Le diagnostic se fait en soulevant la paupi�re, le dessous de cette paupi�re appara�t rouge et inflammatoire.

Le terme de k�ratite d�finit une inflammation de la corn�e, c�est � dire la partie blanche du globe oculaire (le limbe) et l�iris.
En pratique, les deux inflammations sont tr�s souvent associ�es : on parle de k�rato-conjonctivite.
Il est important de dissocier les deux car certaines k�ratites peuvent engendrer des s�quelles graves.

Par soucis de simplification, on�parlera��des conjonctivites et k�rato-conjonctivites sous le terme g�n�rique de "conjonctivites". Un article � part �traite des k�ratites.

Les conjonctivites et k�rato-conjonctivites.

Les conjonctivites du nourrisson.
On en retiendra deux principales:
- la conjonctivite du post-partum,
- la conjonctivite li�e � la non perm�abilit� du canal lacrymal.

La conjonctivite du post-partum.
C�est la conjonctivite qui va appara�tre chez le nouveau n�. Elle est li�e � une contamination ou une irritation du la r�gion de l�orbite lors du passage du futur nouveau n� dans la fili�re g�nitale (vagin). Les contaminations � germes graves comme le gonocoque ne se voient plus qu�exceptionnellement dans les pays d�velopp�s, depuis l�av�nement des antibiotiques. La plupart du temps, il s�agit de simples irritations, potentiellement contaminables par des germes opportunistes comme le staphylocoque dor�.
On les traite par simple nettoyage au s�rum physiologique (parfois un peu irritant) ou avec des produits sp�cifiques � l��il (dacryos�rum).
Le recours aux antibiotiques est rare et du ressort du m�decin.

La conjonctivite par non perm�abilit� du canal lacrymal.
Cette conjonctivite, fr�quente, est li�e � un d�faut de perm�abilit� du canal lacrymal (canal o� passent les larmes) dont l�abouchement est situ� au coin interne de chaque �il. Ce d�faut de perm�abilit� est li� � la persistance d�une petite membrane dans ce canal. Cette petite membrane va normalement se percer spontan�ment. L�impossibilit� d��coulement va entra�ner une stagnation des larmes sur la conjonctive. Le nettoyage de l��il par les paupi�res ne sera plus suffisant. Cette stagnation anormale va favoriser l�irritation des conjonctives et de la corn�e, ainsi que la colonisation de ces annexes par des germes opportunistes.
La plupart du temps, il suffit de nettoyer et d�attendre que la petite membrane se perfore. Cela peut demander plusieurs mois et les conjonctivites peuvent �tre redondantes. Parfois, il est n�cessaire de mettre en plus du nettoyage simple des antiseptiques ou des antibiotiques, c�est du ressort du m�decin. Plus rarement, on peut �tre amen� � perm�abiliser le canal lacrymal : pour cela on perfore la membrane avec un fil tr�s fin que l�on passe dans l�abouchement du canal lacrymal. C�est un geste simple fait par l�ophtalmologiste le plus souvent. Il ne doit pas �tre fait trop tard (avant l��ge de 6 mois) car il est difficile de � cath�t�riser � cet orifice minuscule chez un b�b� �nergique qui ne voudrait pas se laisser faire.


Les conjonctivites de l�adulte.

Les conjonctivites virales.
Les affections virales ont la particularit� de toucher simultan�ment plusieurs tissus (nez, poumons, intestins, articulations, m�ninges etc..). L��il et plus particuli�rement la conjonctive font partie des tissus potentiellement affectables.
La plupart des infections virales produisent une conjonctivite b�nigne. Elles affectent d'abord un oeil, puis se communiquent � l'autre dans les jours suivants.
Certaines sont plus irritantes, cette irritation est le principal motif de g�ne et de consultation. Elles peuvent �tre visuellement invalidantes. Les formes de conjonctivites virales les plus communes sont:
- la k�rato-conjonctivite �pid�mique, irritante, tr�s contagieuse mais g�n�ralement tr�s b�nigne,
- la fi�vre pharyngo-conjonctivale . Cette derni�re est caract�ris�e par de la fi�vre, un mal de gorge et une conjonctivite. Elle peut �tre unilat�rale ou bilat�rale. L�affection est contagieuse 1 mois. Les atteintes corn�ennes sont rares. Le trouble visuel et la g�ne sont de s�v�rit� variable, ils persistent quelques jours � 3 semaines.
Ces deux affections sont caus�es par des ad�novirus. Leurs signes cliniques cl�s sont communs : congestion des conjonctives, larmoiement, �coulement s�reux, paupi�res oed�mateuses, h�morragies sous-conjonctivales ponctuelles. Des ganglions sont palpables � proximit�. Dans les cas graves, il peut se former des cicatrices conjonctivales, des adh�rences entre le globe oculaire et les paupi�res. Les deux affections sont tr�s contagieuses.

Les conjonctivites bact�riennes.
Les patients atteints pr�sentent une inflammation toujours visible au moins sous les paupi�res. L'infection commence souvent dans un oeil puis s'�tend � l'autre. On observe habituellement un �coulement purulent. Les paupi�res sont gonfl�es et coll�es au r�veil. Le gonflement s�att�nue en position debout. La r�apparition le lendemain malgr� le traitement est normale et tient au fait de la position allong�e. L'infection peut s'accompagner d'une l�g�re g�ne � la lumi�re (on parle de photophobie). Il peut y avoir une sensation de sable ou de corps �tranger dans l��il, mais il n'y a pas habituellement de douleur intense. La fonction visuelle n�est pas alt�r�e, tout au plus peut-il y avoir un voile � devant les yeux, du fait de l��d�me.
Les bact�ries le plus fr�quemment observ�es dans les conjonctivites banales sont les Staphylococcus aureus, Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa.
Il existe des formes suraigu�s de conjonctivites. Le patient pr�sente des sympt�mes similaires beaucoup plus intenses. Les bact�ries en causes peuvent �tre des Neisseria gonorrhoeae et Corynebacterium diptheroides. Ces conjonctivites bact�riennes sont plus dangereuses. Les bact�ries cit�es ont la capacit� de traverser plus facilement un �pith�lium corn�en intact pour donner une k�ratite, une irido-cyclite (atteinte de la chambre ant�rieure de l��il entre l�iris et la corn�e), voire une atteinte de tout le globe oculaire. On rencontre des conjonctivites � Neisseria gonorrhoeae chez le nouveau n�, suite � une contamination dans la fili�re g�nitale (vagin) lors de l�accouchement.
Les sympt�mes sus cit�s doivent inciter les patients � consulter un m�decin.

Les conjonctivites � germes atypiques .
Deux germes atypiques affectent occasionnellement les yeux, ce sont les chlamydiae et les mycoplasmes.
Les chlamydiae touchent souvent l�adulte jeune. L�atteinte oculaire touche la conjonctive mais peut toucher �galement l�iris et �tre responsable de douleurs intenses.. Cette affection qui peut �tre due � une contamination sexuelle rencontre dans le cadre d�un tableau complexe, le syndrome de Fiessenger Leroy Reiter : il s�y associe plus ou moins constamment une ur�trite (inflammation de la voie urinaire basse) et des douleurs articulaires. Le traitement est antibiotique.
Les affections � mycoplasmes ont souvent �galement une origine sexuelle. Le tableau est sensiblement le m�me en moins aigu. Le traitement est �galement antibiotique.

Les conjonctivites allergiques.
Les patients affect�s par ces conjonctivites sont souvent des allergiques connus ou des personnes ayant de la famille allergique. Ces conjonctivites sont saisonni�res, correspondant � un allerg�ne pr�cis (pollens de bouleau par exemple). Le d�but est brutal, les deux yeux sont touch�s simultan�ment. L�inflammation conjonctivale est tr�s variable d�un sujet � l�autre. On observe un larmoiement modeste � tr�s abondant, liquide, associ� souvent � un �coulement nasal abondant et des �ternuements. Parfois les sympt�mes se limitent � une simple irritation sym�trique avec sensation de sable dans les yeux.
Le traitement consiste la plupart du temps � mettre un collyre antiallergique. La d�sensibilisation est envisageable avec de bons r�sultats lorsque les ph�nom�nes allergiques durent plusieurs mois durant l�ann�e (gramin�es), et que le patient n�est pas affect� par une multitude d�allerg�nes.


Les conjonctivites toxiques.
Elles font suite � une exposition � un contact toxique. Le m�canisme est irritatif.
Les causes sont
-l�exposition � des fum�es irritantes : tabagisme, usage de cannabis ++, le traitement le plus simple est d�en arr�ter l�exposition,
-projection de produits chimiques : dans ce cas il est fondamental de rincer abondamment � l�eau courante le plus longtemps possible et de consulter en urgence un ophtalmologique : le risque est la br�lure chimique de la corn�e responsable d�irr�gularit� de la corn�e, de cicatrices et de g�ne importante avec perte de la transparence.



 

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